Après ces nouvelles révélations, l'inspecteur Nopin était embarrassé. Cela n'était pas la première fois qu'il pensait être passé à côté d'un indice d'une importance capitale. Etait-ce le choc, la tristesse ou la colère ressenti lors de l'annonce du meurtre de la cousine du commissaire qui lui avait fait perdre une partie de ses moyens?... Une chose était sûre cependant, il ne laisserait plus rien l'empêcher d'aller jusqu'au bout de l'enquête. Avec une équipe comme la sienne, il ne pouvait se permettre d'échouer si près du but. Il le devait au commissaire! La police est une grande famille, aimait-il souvent se répéter.

Il décida de retourner là où tout avait commencé, dans la maison de Papiochka.
La route jusque celle-ci fut longue et difficile pour l'inspecteur. Il avait demandé à Cash, la nouvelle recrue, un bleu qui se débrouillait pas mal, de l'y conduire. Il avait pu ainsi tout au long du trajet revoir tous les éléments en sa possession. Son esprit essayait de remettre de l'ordre dans tous les éléments de ces deux dernières semaines, lourdes en révélations et accusations de tous genres.

Arrivé devant la demeure de Papiochka, l'inspecteur Nopin mit quelques secondes avant de sortir de la voiture. "Pas le droit à l'erreur!"

Après avoir demandé à Cash de jeter un œil pour voir ce qu’il en pensait (un nouveau regard sur l’enquête est toujours intéressant) la première chose qu'il fit fut de retourner voir l'endroit où Papiochka avait été assassinée. Rien n'avait bougé depuis et tout était encore dans l'état dans lequel il avait trouvé la chambre: les fables de La Fontaine sur la table de chevet, les nombreuses friandises dans celle-ci (elle avait les mêmes goûts que Nopin en matière de sucreries et c'est ce qui les avait réunis lorsque Nopin était arrivé au commissariat sous les ordres du Commissaire); le lit parfaitement refait, des traces de sang sur une partie du couvre-lit... dire qu'elle n'avait même pas eu le temps de profiter d'une dernière nuit! Le dictionnaire russe était encore sur la table basse.

Nopin fit un dernier tour dans la chambre, ne découvrit rien de nouveau et descendit dans le salon. A côté de quoi était-il passé? Nopin réfléchissait à tout cela quand Cash arriva. "Dites donc, qu’est-ce qu’elle a comme bouquins cette vieille ! Des encyclos, des recueils de poésies, des dicos, … bref tout ce que j’lis pas! Elle avait été mariée à un Egyptien qu'elle ne comprenait pas? demanda-t-il soudain". Nopin le regarda et lui demanda pourquoi il disait cela. "Ben, j'ai vu qu'elle avait un gros dictionnaire de russe, et comme tout le monde le sait, les papyrus sont durs à déchiffrer!". Cash riait tout seul de sa blague quand Nopin eut un flash. Comment pouvait-il avoir vu le dictionnaire de russe alors que celui-ci était encore dans la chambre à l'étage et que Cash n'était pas encore monté? "Montre-moi où tu l'as vu, dit Nopin en agrippant Cash".  Cash le conduisit à côté de la bibliothèque. Nopin aperçut instantanément l'autre dictionnaire, beaucoup plus volumineux que celui de la chambre. Pourquoi Papiochka, connue pour être très économe et éviter le gaspillage, aurait-elle eu chez elle deux dictionnaires pour un seul et même usage?
L'inspecteur prit le dictionnaire et l'ouvrit. Surpris, il manqua de laisser tomber ce qu'il contenait: un coffret! Les pages du dictionnaire avaient été coupées afin de pouvoir glisser un objet dedans sans que ce dernier soit visible.
Les mains tremblantes, Nopin ouvrit le coffret et ce qu'il y trouva le stupéfia. Dedans, neuf pierres précieuses, les unes plus belles que les autres, étaient disposées dans un emplacement individuel.

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Empoignant le tout, Nopin courut vers la sortie et démarra la voiture. Plus question de traîner, Cash rentrerait à pied, cela lui ferait un bon exercice. Pour une fois, ce serait lui le dindon de la farce! Et même si sa blague ne valait pas deux sous, elle lui avait permis de trouver ce qu'il cherchait.
Arrivé au commissariat, l'inspecteur alla rapidement trouver un de ses collègues, expert dans le recel des bijoux volés, et lui fit part de sa découverte.
"Il doit y en avoir pour une petit fortune là-dedans! A moins que ce soit du toc!" lui dit Nopin. L'expert coupa court et lui déclara qu'à première vue, toutes les pierres étaient vraies. "Je n'ai pas le temps pour le moment, mais si tu veux savoir de quelles pierres il s'agit, va voir sur gemmes-infos.com. Leur base de données est assez complète. Par contre, je peux te dire que ce genre de coffret est très recherché. Ils sont généralement fabriqués sur mesure pour que les pierres ne bougent pas."
Remerciant son collègue, Nopin retourna dans son bureau et s'installa confortablement en face de son ordinateur. "Plus de temps à perdre! Voyons ce que cela donne... D'abord l'adresse internet... Ah!... maintenant "en détail"... et enfin "sélectionnez une pierre"...".
Après une demi-heure, l'inspecteur Nopin sortait du commissariat accompagné d'une équipe et d'un mandat de perquisition. Au même moment, Cash arrivait "…fourbu, content, le cœur un peu vague pourtant, de n'être pas seul un instant … ", à bicyclette, quoi!
Il n'eut pas le temps de respirer que déjà, Nopin l'agrippait. Deux heures plus tard ils revenaient avec un nouveau suspect. Nopin se chargerait lui-même de l'interroger.

Après une bonne partie de la nuit, Nopin sortit enfin de la salle d'interrogatoire avec un grand sourire aux lèvres. "Ca y est, dit Gadjo qui venait d'arriver, tu es arrivé à lui soutirer des aveux?...". "Mieux que cela, lui répondit Nopin. En plus d'être coupable, il vient de me donner ce qui va nous permettre d'arrêter ses complices. Ce fameux coffret est très important. Il contenait en plus dans un compartiment secret un papier nous permettant de connaître le nom d'un personnage qui joue un rôle important dans ce meurtre crapuleux! Le voici...".
Sur le papier, cette énigme :

1er indice:
- Alphonse Allais disait qu’il était impossible pour lui de nous dire le sien, car il changeait tout le temps
- Pli dans la peau de nos aïeux
- Parole de vache
- Posséder sans A
- Déesse de la nature sauvage et fée qu’on dit té(tue )
- Balle topologique
- Paix et monde en Russie
- Guerre aux USA
2ème indice: BD/BC/RG/1962
Solution: 1 + 2 = SURNOM
(Le mot final que vous trouverez sera à taper en MAJUSCULES dans l'adresse URL qui suit à la place des étoiles).

"A toi de déchiffrer Gadjo. Pour ma part, je vais aller un peu me reposer. Dès que tu as quelque chose, préviens-moi!".

Trois heures plus tard...
Nopin se réveilla d'un sommeil plutôt agité. Les images du corps de Papiochka lui sont revenues en mémoire et ont tourné pendant son sommeil dans sa tête. Il était étonné que Gadjo ne soit pas encore venu le réveiller. Où pouvait-il être et que diable faisait-il? Nopin sortit de son bureau et le trouva devant la machine à café.
"Et alors camarade?... J'attends toujours!"
"Désolé, mais ça m’a résisté. Je ne comprends pas, d’habitude je suis plutôt doué, mais ici... la fatigue sans doute. Alors, je suis passé voir le coupable. Il a fini par avouer avoir participé au meurtre, mais n’a pas voulu me donner le nom du commanditaire. Il m’a dit ne plus rien dire! J’allais sortir quand je l’ai vu tracer quelque chose sur la vitre embuée. Du coin de l’œil, j’ai vu qu’il a formé ceci :
http://www.prise2tete.fr/upload/ash00-*********.gif
Mais je ne comprends pas vraiment ce que cela veut dire…"

"T'inquiète, lui répondit Nopin en essayant de prendre un air rassurant. Ce n'est pas grave. Allons voir si  Malandrin ne sait pas nous donner un coup de main."
"J'y avais pensé, souffla Gadjo, mais il était sur une affaire difficile lui aussi, et apparemment le privé a pris le pas sur le professionnel...".
"Ce n'est pas une histoire de coeur qui va ralentir son cerveau. Au contraire, ça le dope! Tout le contraire de l'inspecteur Cash, regarde-le là-bas dans son bureau, affalé sur sa chaise de bureau, et ronflant bruyamment. Je ne l'ai pas épargné aujourd'hui. Allez, termine ton café et en route...", lui dit Nopin en lui donnant une tape amicale dans le dos.


Edit : Des indices peuvent être donnés par MP si vous êtes coincés !