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Résumé de la discussion
- MthS-MlndN
- 29-10-2008 20:28:24
MATIN DU JEUDI 17 JUILLET 2008
"Inspecteur Malandrin ? demanda Betty d'une voix suave en entrant dans le bureau où Malandrin et Lanvois discutaient de l'expérience de la veille. - Oui, Betty. - Le labo a envoyé les résultats de l'analyse des mégots. Rien du tout, pas la moindre trace de salive. - Merci, Betty."
La pulpeuse secrétaire sortit du bureau avec un déhanché qui laissa Lanvois rêveur.
"Elle est prise, c'est ça ? s'enquit-il auprès de Malandrin. - Oh que oui. Chasse gardée. Gadjo pisse sur son bureau tous les matins pour garder son territoire. - Oh. (Silence.) Et pour les mégots, c'est bizarre, quand même, qu'on n'ait pas trouvé de salive. - Il a sans doute utilisé un fume-cigarettes et pris des gants. Il n'y avait pas d'empreintes non plus sur le boîtier, ni nulle part, d'ailleurs. - Alors, qu'est-ce qu'on fait ? - Alain Hamelan arrive bientôt. - L'éditeur né le 29 février ? - Celui-là même. Peut-être sait-il vraiment quelque chose."
Une heure plus tard, Malandrin faisait face à Alain Hamelan. La tête du petit trentenaire sans histoires -- celui duquel il faut toujours se méfier.
"Si nous vons avons convoqué, c'est que nous avons de bonnes raisons de penser que vous pourriez être mêlé à une tentative de meurtre. - En gros, vous ne savez rien du tout, c'est ça ? releva Hamelan, narquois. - Vous avez été directement dénoncé par un homme qui a tenté de tuer un de nos inspecteurs, dit Malandrin sobrement. - Et en quelle honneur allez-vous le croire ? Je n'ai rien à me reprocher."
Le vieil instinct de briscard de Malandrin sembla détecter comme un changement dans le ton d'Hamelan. Derrière la grande vitre sans tain, Lanvois, qui observait l'interrogatoire, était moins sceptique.
L'interrogatoire dura encore dix minutes, durant lesquelles Malandrin n'eut aucune information, pas une pointe d'aveu, et une récitation d'alibi parfaite. Il eut cependant l'autorisation de fouiller dans les e-mails de Hamelan ("vous n'y trouverez rien, ajouta-t-il, mais si ça vous plaît de perdre du temps à harceler les innocents...").
Lorsque Malandrin sortit de la salle d'interrogatoire, Lanvois lui sauta dessus.
"Alors ? Qu'est-ce que tu en penses ? - J'en pense que si j'étais moins zen, je lui aurais tiré une balle dans la jambe. Je déteste ce genre de petit prétentieux, avec ses phrases toutes construites, voilà où passent nos impôts et ce genre de conneries. On va fouiller ses mails, et il a intérêt à être irréprochable, sinon je vais lui en mettre plein la gueule."
La recherche d'informations parmi les mails fut longue et infructueuse. Après deux heures et dix cigarettes, Malandrin et Lanvois plissèrent leurs yeux endoloris en s'étirant.
"On va manger ? demanda Lanvois. - Vas-y tout seul, je mangerai plus tard. - Mathias, arrête de faire le con, on n'a rien trouvé. - Je suis sûr que ce type a quelque chose à se reprocher, dans cette affaire ou dans une autre."
Lanvois s'éclipsa, laissant Malandrin seul devant son écran ; une heure plus tard, lorsqu'il revint de la cantine du commissariat, Malandrin exultait.
"Regarde ce que j'ai trouvé !" lança-t-il à Lanvois, et il lui montra un mail présent dans la corbeille à spams d'Hamelan.
From : n.bttbjo@ipunbjm.gs To : alain.hamelan@sci-corporate.com Date : 07-06-2008 07:51:23 GMT
Subject : V-i-a-a-g-r
Dàrek imånås !
Ki minch 1982, øch tid blegäb soùkt tøs dimeñis, påfil ekostät reiù ë VAAIGR tåler psøl !
www.ipunbjm.gs
"Ouais, commenta Lanvois dubitatif, une pub pour du Viagra, quoi. - Pas vraiment. La date, déjà, m'a mis sur la piste : la veille de notre mésaventure. Ensuite, regarde ce joli mail tout chaud. Un cryptage monoalphabétique tout bête, et regarde l'adresse que ça donne."
Il montra son carnet de notes à Lanvois.
"C'est qui ? - Un ancien ami à moi. Un mec que j'ai foutu en taule en 1989. Neuf fois 221 donnent 1989, ça expliquerait l'indice qu'on n'a pas interprêté jusqu'ici. Quant au message, en prélevant les bonnes lettres au bon endroit, il donne un message très clair. Regarde : un message d'un certain nombre de lettres, plus deux fois plus de lettres pour brouiller, égale un message qui ne veut apparemment pas dire grand-chose, mais en fait... - Une indication sur l'avancement d'un plan criminel. - Avec ça, on peut largement obtenir un mandat pour aller fouiller chez cet enfoiré, sans rien lui dire. Histoire de retrouver notre grand ami l'Evaluateur."
Spoiler : Indice Tous ensemble : un-deux-trois, un-deux-trois, un-deux-trois...
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