Quelque part en Belgique, mercredi 15 octobre, 7h33

Tululut… Tululut… Tululut…

- Saloperie de réveil ! Cash tendit la main pour essayer de couper l’alarme, mais sa main battit l’air. Il n’était pas chez lui et ce n’était pas son réveil qui sonnait. Il tendit l’oreille et entendit quelqu’un dans son dos. Reprenant ses vieux réflexes de flic, il se retourna et sauta sur la personne à ses côtés.
- Woohhoo… du calme Cashounet ! Ca ne t’a pas suffit hier? T’es toujours en forme comme ça le matin ? C’est bon à savoir ! Allez, réveille-toi, chaud lapin, lui envoya Mara.
- Cashounet !... Maintenant Cash se rappelait ! Il avait passé la nuit les bras autour d’une belle créature, cette même créature qui avait hanté ses rêves les plus osés dans son adolescence et une bonne partie de sa vie d’homme. Mara et lui, cette nuit, avait mis fin à l’un des plus gros fantasmes de Cash !
- Bonjour princesse ! lui dit Cash, mais il n’eut comme seule réponse qu’un Chuttt appuyé. Mara avait pris son GSM qui sonnait.
- Oui, Marc, il est ici ! (…) Non, il m’a mis au courant et nous avons progressé durant la journée… et une bonne partie de la nuit. Mara retint un petit rire. (…) Nous arrivons rapidement ! A tout de suite ! Mara déposa son GSM sur la table de nuit et se leva. La lumière du jour, perçant à travers les tentures, dessinait ses formes d’une façon assez ahurissante et spectaculaire.
- Wouah ! Chouette lever de soleil… même si je ne vois que deux lunes, lança Cash avant de se protéger du coussin qui arrivait vers sa tête.
- Allez playboy ! Lève-toi. On reprend la cordée ou tu bivouaques ici toute la journée ? N’oublie pas que nous avons des personnes à sauver.
- Nous ? s’étonna Cash. Je ne veux pas te mêler plus à cette histoire. Il pourrait t’arriver malheur et je ne me le pardonnerais pas. Cash pensait que cette réplique ferait de lui le héros protecteur que tant de femmes attendent toute leur vie. Il eut simplement un « Macho » cinglant et un « Pfoui… » avant de comprendre que Mara ne faisait pas partie de cette catégorie de femme.
Il se leva, alla la rejoindre rapidement sous la douche, et profita encore un peu du bonheur qu’il avait d’être avec elle.


Quelque part en Belgique, mercredi 14 octobre, 8h26

Cash et Mara arrivèrent juste un peu avant que la sonnerie annonçant le début des cours ne retentisse. Ils allèrent directement faire part de leur découverte à Marc. Celui-ci n’avait pas eu de nouveaux messages du ravisseur.
-Qu’avez-vous trouvé alors ? leur demanda Marc.
- Le ravisseur nous a laissé deux messages que nous avons décryptés. Le premier disait que la salle dans laquelle était l‘indice était la salle de rangement du matériel et le second donnait comme indice CONCILE 13/01/1129 – NOM MILICE. Nous n’avons pas vraiment eu le temps de faire des recherches concernant ceux-ci, dit Cash en faisant un sourire à Mara. Nous étions… trop… fatigués !
Marc remarqua la gêne de Cash et à voir le grand sourire que Mara lui faisait, il comprit qu’un couple s’était formé pendant la nuit.
- Moi je peux vous dire de quoi il s’agit. Et si tu avais été plus attentif à mes cours, tu le saurais aussi Cash ! L'historien se doit de déballer ses sources. Alors écoute bien. Le concile qui s’est tenu le 13 janvier 1129 est le concile de Troyes qui a reconnu officiellement l’Ordre du Temple. Et cet Ordre du Temple est l’ordre des Templiers, qui étaient les miliciens. Ca, tu dois connaître !
- Oui, j’aime assez les histoires qui accompagnent généralement les Templiers. Mais quel rapport avec la salle de rangement ?
- Allons voir sur place, dit Mara qui avait déjà la main sur la poignée de porte.
- Comme tu es déjà accompagné, je vais rester dans mon bureau au cas où le ravisseur appellerait. Mais tu peux me joindre sur mon GSM en cas de besoin. Bonne chance à tous les deux ! leur lança Marc qui les accompagna jusqu’à sa porte avant de leur remettre les clés du local de rangement.
- Vous ne pouvez pas vous empêcher de vous défiler, lui lança Cash.
- Tu le fais exprès ou quoi ? lui lança Mara. J’aime ces petits jeux aussi. Sois un peu sérieux, veux-tu ?... Allez, on y va. A tout à l’heure, Marc.

Cash se laissa guider par Mara. Il ne connaissait pas ce local, mais préférait de toute façon être derrière elle, ce qui lui permettait de voir son…
- Cash, passe devant ! Je te connais suffisamment pour savoir pourquoi tu traînes derrière moi !
Ils arrivèrent devant le local 127, local qui servait de rangement à tout le matériel peu utilisé par les enseignants. Après un tour de clé, Cash ouvrit la porte, du moins essaya-t-il. Tout un bric-à-brac de vieilleries, de saloperies était entassé là. Un vrai capharnaüm. Sa mère se plaignait souvent du désordre qui régnait dans sa chambre. Là, elle l’aurait félicité en comparaison.
- Comment savoir ce qu’on doit réellement chercher Cash ? lui demanda Mara, qui avait apparemment peur de rentrer et de salir son petit ensemble blanc et vert.
- Nous devons trouver quelque chose en rapport avec l’ordre des Templiers. Je vais voir ce que je peux trouver.
Mara regardait Cash s’activer. Il ne ménageait pas ses efforts. Mais la progression était assez difficile. Cash s’arrêta tout à coup. Il avait repéré derrière une armoire un petit tableau avec une croix dessus. Le symbole des Templiers, la croix pattée rouge. Pas de doute, c’était le signe. Il alla vite décrocher le tableau et revint près de Mara.
- J’ai trouvé ce qu’on cherchait, lui dit-il en lui montrant sa prise. A force de fouiller, j'ai eu le document.
- C’est un vulgaire tableau, même pas joli ! lui répondit Mara. C’est cela l’indice ? T’as fait fort mon Cashounet ! lui lança Mara en s’agrippant à son cou.
- J'aime fouiller dans les coins, lui répondit-il. Faudra qu’on essaie un jour, lui lança-t-il en même temps qu’un clin d’œil appuyé.
- Les vrais cabots ne se taisent jamais, comme j’entends ! Quand arrêteras-tu avec ces jeux de mots ? Montre-moi ton joli cadre maintenant.

Cash défit le cadre et découvrit au dos de l’image un nouveau papier. Cela prouvait qu’ils étaient sur la bonne voie.

Que de peine me fait votre malice ! Mais irez-vous jusqu’au bout avant la fin du temps imparti ? Tic tac tic tac… les aiguilles tournent !

http://www.prise2tete.fr/upload/ash00-MN4code1.png

- Pour décoder ce code, il ne faut pas chercher bien loin ! Alors, cela donne…………
Oh ! Une petite devinette ! Pour des gens de la région comme nous, elle est facile! Sais-tu me dire, toi qui travaille ici où on pourrait en trouver une représentation ?
- Dans la salle des profs, il y a la dernière parue.
- Eh bien allons-y ! Mara lui mit une petite claque sur le cul en signe d’approbation.
Cash fut étonné de la facilité qu’avait Mara d’aborder le contact physique avec un homme. Il espérait être le seul à pouvoir en bénéficier.

Ils allèrent chercher Marc en passant afin qu’ils puissent expliquer de manière évasive la présence de Cash dans l’enceinte de l’école si l’un ou l’autre professeur se faisait trop curieux. Heureusement, ils ne rencontrèrent personne et ils purent alors accéder à la salle des profs sans difficultés.

Au mur étaient apposés de nombreux posters, affiches de tout genre, prônant la valeur du recyclage, annonçant un concert, les prochaines sorties cinéma, les activités culturelles, … Au milieu d’elles se trouvait la belle affiche, annonçant le combat qui rendait fier toute une région. Cash enleva les punaises et découvrit au dos un nouveau message. Il avait l’impression depuis maintenant ce matin que le ravisseur les faisait courir dans tous les sens pour leur faire perdre du temps et qu’il s’arrangerait de toute façon à multiplier les messages, au fur et à mesure qu’ils se rapprocheraient du dénouement.

Le message était du même style que le précédent. Les symboles n’étaient pas les mêmes, mais on notait une certaine correspondance entre eux. Celui-ci disait :

Remplacer les étoiles par le nom trouvé dans le premier code (en minuscule) dans le lien suivant pour voir apparaître le message :
http://www.prise2tete.fr/upload/ash00-MN4******.JPG

Indice : Spoiler : [Afficher le message] Ce n’est pas dans un coffre à outils qu’on trouve mon équerre, mon compas, mon maillet, mon ciseau, mon niveau et mon fil à plomb, ma règle et mon levier.

Cash découvrit rapidement de quel code il s’agissait. Pendant qu’il le décodait,  Marc alla parler avec Mara. Il finissait au moment où ils se rapprochaient.
- Alors, qu’as-tu trouvé cette fois ? lui demanda Marc.
- Je ne comprends pas très bien la deuxième ligne, mais nous savons déjà où aller, lui dit Cash en désignant la première ligne. Marc lut, mais ne comprit pas.
- C’est une blague ?... demanda Marc. En aucun cas, je n’irai là ! Je ne suis pas assez intime avec lui.
Cash et Mara se mirent à rire.
- La contrepèterie, c'est aussi des farces qui égaient. Dans celle-ci, il y en a une aussi. Pour celle de l’énigme, ne t’inquiète pas Marc, je ne connais pas ce monsieur et ne lui veut aucun mal.
Mara lui expliqua, car il n’arrivait pas à comprendre pourquoi ils s’étaient ainsi moqués de lui.
- Evidemment ! Je comprends mieux. Maintenant, nous sommes d’accord sur le but.
Cash et Mara se remirent à rire de plus belle.
- J’ai encore lâché une bêtise ?... osa à peine Marc. Enfin soit ! Rendons-nous déjà sur place et réfléchissons en chemin à ce que peut bien vouloir dire la seconde phrase.