L’oie oit. Elle oit, l’oie !
Ce que nous oyons, l’oie l’oit-elle ?
Si au lieu de dire « l’oreille »
on dit « l’ouïe », alors :
l’ouïe de l’oie a ouï.
Pour peu que l’oie appartienne à Louis :
« L’ouïe de l’oie de Louis a ouï. »
« Ah oui ? Et qu’a ouï l’ouïe de l’oie de Louis ? »
« Elle a ouï ce que toute oie oit… »
« Et qu’oit toute oie ? »
« Toute oie oit, quand mon chien aboie
le soir au fond des bois,
toute oie oit : ouah ! ouah !
Qu’elle oit, l’oie !... »
(Raymond DEVOS)