Bon. Résumé des épisodes précédents : Vittorio Chiame-Sepre, grand cryptologue et créateur d'énigmes, est mort empoisonné. Sur le testament, trois héritages contradictoires : un en faveur de Louis, le fils aîné et seul garçon, un en faveur de Camille, fille cadette et (a priori) seule héritière spirituelle du papa, et un répartissant le gâteau en parts égales entre Camille, Louis, et Caroline, la benjamine. C'est ce dernier qui est le bon, ou tout du moins tout nous pousse à le penser ; cependant Vittorio a versé en douce une petite fortune à Camille pour "l'aider à se lancer", dit-il. Camille se méfie de Louis qui semble être au courant, alors que lui-même avait déjà demandé un "petit supplément" à son père, qui le lui avait refusé aussi sec ("je ne privilégierai personne"). Quant à Caroline, elle sait aussi pour Camille (et donc ne doit pas vraiment l'adorer) et, à en croire un mail qu'elle a envoyé à Louis, elle ne l'aime pas beaucoup non plus ("tu ne mérites rien").
Et moi, comme un con, je me permets de supposer que je n'ai pas réuni assez de preuves pour arrêter Caroline et lui faire subir un interrogatoire en bonne et dûe forme. Je préfère m'acharner sur Louis, le forcer à ouvrir la seule pièce dans laquelle il m'avait interdit d'entrer, et dans le même temps laisser Camille tranquille, ne même pas fouiller dans sa salle de bains, la seule pièce dans laquelle elle ne m'a pas laissé entrer (pourtant l'armoire à pharmacie serait un endroit idéal pour planquer une fiole de poison). Juste parce qu'avec ses petites fossettes et son air triste, elle me donnait envie de la serrer dans mes bras, comme pour la protéger, la consoler. Alors que Caroline me laisse indifférent et que Louis m'horripile. Je ne sais pas si je devrais agir "à l'instinct" comme je le fais sur ce coup-ci, car mon instinct est hautement faussé par mes émotions.
Voilà les conclusions auxquelles je suis déjà parvenu, alors que je demande à Louis d'ouvrir sa "pièce interdite", son "atelier de ciné", son "réservoir à projets", une grande pièce dirait-on, mais à l'entrée protégée par un digicode à affichage électronique.
"Si vous voulez y fouiller, râle-t-il nerveusement, ouvrez-la tout seul. Et étant donné que vous n'avez pas de mandat, je suis déjà trop gentil. J'aurais déjà dû vous mettre à la porte à grands coups de pompe là où je pense, enquête ou pas."
Et, ne modifiant pas d'un iota le ton de sa voix :
"Je vais me servir un scotch, vous en voulez un ?"
Je décline gentiment : je n'ai pas d'aspirine sur moi.
Un appareil que j'ai "récupéré" à un petit loubard, que Gadjo avait arrêté quelques années auparavant pour cambriolage, me permet de cracker le digicode. Il me renvoie ceci :
Spoiler : Indice Esprit maître.
J'en déduis le code et ouvre la porte. Au centre de la pièce, une caméra dernier cri est posée sur une table, entourée par divers documents qui ne m'apportent rien. Sous le regard haineux mais impuissant de Louis, qui sirote nerveusement son scotch, je fouille dans les dossiers entassés dans les placards de la pièce, mais ne trouve rien de plus que des scénarios stériles. Au fond d'un tiroir, je trouve finalement une copie du poème "Don Juan aux enfers" de Baudelaire, sur lequel est collé un post-il avec l'inscription suivante :
I/ 9+5+7+12+2+1+2+1
II/ 41+22+3+19+4+7+15+7
III/ 1+13+4+5+25+1+15+16+19+4+3
IV/ 26+29+22+6+10+1+2
V/ 61+4+12+15+29+3+8+1
Spoiler : Indice IV/ 3+4+12+3+4+5 = INDICE
Bingo. "Merci beaucoup pour votre collaboration", dis-je rapidement à Louis, qui me dévisage d'un air étrange. "Ne vous éloignez pas trop, on aura peut-être besoin de vous." Et je quitte son appartement.
Vite, le commissariat. Vite.