Cash avait vu dernièrement traîner un étrange personnage dans le commissariat des Piérette. Il n'avait pas vraiment fait attention à lui, l'affaire Papiochka lui prenant le plus grand de son temps. Apparement, ses collègues étaient dans les mêmes dispositions que lui, car aucun n'avait pris la peine de le lui présenter.
Il avait seulement entendu des bruits de couloir disant que c'était un habitué des lieux, un pauvre type, vivant dans un minable 2 pièces, à deux pas du commissariat. Personne ne savait vraiment ce qu'il faisait là et comme il ne gênait en rien la bonne organisation du service, il était toléré dans les locaux pendant la journée.

Cash, toujours de tempérament curieux, prit finalement un peu de son temps pour se renseigner plus en profondeur sur ce mystérieux visiteur. Il découvrit, grâce aux nombreuses discussions qu'il eut avec les habitants du quartier (les vieilles personnes étaient des gens d'une ressource peu commune quand il s'agissait de retrouver de vieux souvenirs, souvent râgots de quartier et autres malveillances) et suite à quelques recherches sur les ordinateurs performants de l'administration, que ce personnage n'était pas aussi étranger que cela au commissariat. En effet, il découvrit qu'il s'appellait Hemal et qu'il avait été dans le temps lui aussi un inspecteur du commissariat, au temps où celui-ci s'appellait encore le commissariat Sorkazy (commissariat qu'il a fallu renommer par la suite face à la montée en force d'un candidat à l'élection présidentielle qui remit beaucoup de choses au point une fois qu'il fut élu).

Hemal, donc, jusque là très prometteur dans sa jeune carrière, subit un revers lors d'une enquête. Suite à un coup à la tête, il perdit beaucoup de ses fonctions intellectuelles et en développa d'autres beaucoup moins intéressantes pour la société. Ainsi, lorsqu'il revint de son bref séjour de l'hôpital, ses supérieurs remarquèrent vite qu'il commençait à accuser tout le monde et n'importe qui pendant ses enquêtes. Il aurait pu finir par être dangereux et commettre de sacrées gaffes, ce qui fait que son commissaire de l'époque décida de le nommer à un autre poste, poste où il ne ferait pas de mal à une mouche pensait ce dernier. Sa gentillesse le perdit lui aussi lorsqu'il apprit que l'inspecteur Hemal avait été jusqu'à torturer un petit vieux qui avait jeté du pain à des oiseaux dans le parc communal, uniquement pour savoir qui était derrière cet essai de propagation de la grippe aviaire.

Cash se mit à rire... Si Malandrin avait été là à ce moment, il aurait été accusé de propagation de la grippe à bière, lui!

Suite cet incident, l'état l'avait mis à la retraite anticipée. Pour un homme de 27 ans à l'époque, la pension qu'il finit par recevoir mensuellement ne fut jamais très grosse. Il reçut un fameux coup au moral, et de fil en aiguille, il finit par devenir solitaire. Il continua cependant à affirmer à qui voulait bien l'entendre que des complots s'ourdissaient dans l'ombre sans que personne n'y prête attention.

Cash eut de la pitié pour cet homme. Pour lui faire plaisir, il jeta un oeil sur le message qu'il lui avait envoyé. Puis il consulta les mails que ses collègues avaient reçus. En quelques minutes, il comprit le principe. Il décoda les messages et se rendit compte sur le moment que ce curieux personnage avait une culture assez étonnante dans le domaine du cinéma (le temps libre permet beaucoup de choses).

Le code était assez simple pour des gars comme lui, cherchant constamment comment déchiffrer divers messages venant des 4 coins du monde (même si Cash reconnaissait honnêtement avoir du mal à lire les pattes de mouches de ses collègues, l'informatique ayant heureusement réglé ce problème depuis peu), mais un peu plus complexe pour tout un chacun. 
Il suffisait de compter le nombre de mots de chaque film et de rapporter le nombre trouvé à la lettre occupant cette place dans l'alphabet. Cash avait ainsi trouvé le nom d'un certain HAMEL. Après une recherche sur l'ordinateur central, ce nommé Hamel était juste un gars bien sympa qui avait comme unique élément à charge d'être un membre de la fameuse organisation P2T, organisation qui avait pour dirigeants supérieurs (les appelés "sages") des suspects et coupables dans une affaire en cours.

Mais Cash n'irait pas plus loin. Pourquoi accuser tous les membres d'une société si celle-ci commet des crimes? Est-ce que tous les Allemands avaient été aux côtés d'Hitler en 40? Est-ce que tous les Américains étaient d'accord pour le Vietnam? Est-ce que tous les joueurs de foot français étaient fautifs suite à l'élimination de l'équipe de France de l'Euro 2008?..

Non! Beaucoup d'affaires ne dépendent pas de leurs membres bienfaiteurs. Seuls les dirigeants manipulent et si on les laissaient faire ...
Mais Cash s'arrêta! Voilà que lui aussi commençait à voir des complots partout. "Ce n'est peut-être pas la grippe aviaire, mais c'est contagieux!" se dit Cash, en mettant son imperméable. "Allez un petit dodo, avant le jour J et l'heure H. Il faudra être en forme demain!".

Pour prouver son innocence, il creuse, il bèche Hamel, mais cela m’étonnerait qu’il soit coupable car Hamel moud du noir depuis que quaramba est coupable
(Hemal à la tête après cette énigme)

Je compte les lettres et je tombe sur HAMEL.

Tu verras ce soir que cette accusation est peu plausible et que pour une série de raisons, ce suspect sera vite remis en liberté